Hommes

H

Nerveuse, je me coule un verre de rhum noir épicé que je bois sans même le gouter. Puis un second, tout aussi vite que le premier, convaincue qu’un peu d’ivresse pourra endormir mes inhibitions.

J’éternise ma douche, sachant qu’ils y seront à ma sortie. L’eau fraiche coule sur ma peau que je sens déjà brulante. Des images de leur insaisissable virilité tournent inlassablement dans mes pensées. Je rêve de les voir se toucher, se prendre, fermement, durement, virilement. J’y vois là une masculinité désarmante et une puissance qui m’est inaccessible.

Les hommes sont pourvus d’une force, d’un contrôle, de quelque chose que je ne sais nommer. Ils sont ce que je ne peux être. Ils ont ce que je ne possède pas et ce que je ne pourrais jamais égaler. Ils me font envie, me fascine, littéralement, jusqu’à en frôler l’obsession.

Déjà confortablement installé sur le sofa, ils n’attendent que moi. Je le sais, je le ressens, je les entends. Comme une gamine intimidée, je ne veux plus sortir de la salle de bain. Je n’ose plus me lancer. Enivrée, je flotte sur ma volée de papillons. J’adore cette sensation, ce frisson de peur qui me traverse et me fait frémir.

Mon cœur qui hurle son existence dans ma poitrine, mes mains incertaines qui replacent sans cesse mes cheveux colorés sur mes épaules. Je m’observe dans la glace comme pour y trouver mon audace. Mes yeux verts-turquoises trahissent comme toujours mes pensées et mon tract y est évident. Cette sensation grisante à elle seule, égale pratiquement la portée d’un orgasme.

Totalement addictive, cette relation que la peur entretient avec moi est la plus prenante, mais la plus jouissive qui m’est été donnée de vivre. Je l’adore autant que je la déteste. Incapable d’en prendre le dessus, j’en suis dépendante. Le temps se faisant, j’ai l’impression que cette vague m’est de plus en plus inatteignable.

Alors je la savoure et j’éternise pour m’enflammer davantage, flirtant avec mon inconfort pour mieux grimper ensuite la vague de puissance et de confiance qui m’attend. Cette montée qui me donne l’impression que je peux égaler ce qu’ils sont.

J’expulse tout l’air de mes poumons et je sors de la salle de bain. Évitant au mieux de poser mon regard au fond de leurs yeux, je m’avance vers eux, le corps encore frissonnant et le visage complètement nu. Je les regarde sans les regarder, eux, deux, doublement invitants, mais doublement intimidants. Ils sont bien assis à m’étudier de la tête aux pieds. J’ai opté pour une bralette de dentelle blanche et une culotte assortie. Cela parait sans doute ridicule avec ma peau si claire maintenant que j’y penses, mais il semble apprécier tout de même.

Agitée, j’ai l’impression que mon âme se secoue intérieurement et se cogne sans cesse sur les parois de mon corps, cherchant désespérant à s’en évader. Ne voulant pas laisser transparaitre ma nervosité, je me calle bien au centre du sofa. Entourée de leurs deux corps, je replace mes cheveux pour me couvrir de leur regard au maximum.

Sans même engager la conversation, No1 m’attrape par le menton m’amenant à lui pour goûter mes lèvres tremblantes. Les siennes sont chaudes, douces et rassurantes. Ses mains se posent sur chacune de mes épaules, l’une m’attirant et l’autre me repoussant gentiment. En fait, ce n’est qu’une impression, puisqu’il s’agit plutôt de la main de l’autre homme qui m’attire vers lui, lui aussi. Sa chaleur m’envahie. Elle s’insère par mon épaule et coule dans mon bras, mon dos pour se mêler au baiser échangé. No2 dégage ma nuque de mes cheveux pour la contempler. Je sens son souffle chaud aguicher ma peau. Ils m’excitent déjà beaucoup et je me laisse rassurer et découvrir par leurs doigts et leurs souffles fervent. La peur a reculé et céder la place à cette vague de puissance que j’aime tant. Je me lève et tourne devant eux, les invitant à ma chambre.

Debout dans la chambre, leurs mains passent de mes cheveux à mon cou, mon visage, mon dos, mes épaules, mes hanches… Perdue, je ne suis plus là déjà, je plane enfin. Ils ne me laissent que très peu de chance de poser mes mains sur eux. Conscients que je cherche à y reprendre là une infime part de contrôle, ils me gardent dévouée à leur toucher.

Je me sens emportée par leur énergie distincte, mais complice, une vague forte, masculine et salement excitante. J’en suis perdue. Ils ont emprises sur moi. Je flotte. Je ne sais trop comment, mais je me retrouve nue, ayant à peine effleuré leur peau. J’en prends conscience et je réalise à quel point leur seul objectif est mon plaisir. Ils se sont de toutes évidences promis de me faire mouiller comme jamais.

Leur complicité m’est facilement perceptible, rien de trop sexuel l’un vers l’autre, mais je vois bien qu’ils s’y plaisent. Je les sens comme en mission, tous deux habités par le désir brulant de me transmettre un orgasme marquant.

(Alexine) C’est injuste, je suis la seule nue.

Sur mes mots, ils s’exécutent. Comme si j’avais contrôle sur eux, comme si je menais le jeu. Leurs vêtements se cumulent au sol, s’ajoutant à mes dessous. La pile me paraît impressionnante, parfaite représentation de l’abondance de cette baise.

Très vite, No2 me reprend et me ramène vers lui. Ces lèvres prennent gentiment d’assaut les miennes. Il m’embrasse doucement, langoureusement, enveloppant mon visage de ses mains d’hommes, dégageant la mèche rebelle de cheveux qui vient s’immiscer entre nos langues. No1 réchauffe mon cou de son souffle. Il pose ses lèvres sur ma peau. Il la goûte et l’embrasse au même rythme que l’autre me touche, comme s’ils étaient en symbiose. Son sexe frôle le bas de mon dos. Je frissonne.

Leurs gestes sont calculés, précis, exaltants. La surprenante finesse de leurs caresses bouscule l’idée que je m’en étais faite. J’y voyais une lutte de domination, une ambiance totalement dépravée. Je m’imaginais vivre une baise de performance digne d’un porno ou la peau rougit sous les claques et les oreilles sillent sous les éclats de voix prévisibles. Mais il n’en ait rien. Confiante, je leur cède enfin ce qui me restait comme réticences, ne laissant place qu’à l’effervescence de mon envie.

Leurs bouches me transportent, je me couche sur le lit avec l’impression de planer. No2 continue de m’embrasser comme s’il connaissait ma bouche mieux encore que la sienne. Je vois l’autre prendre un recul pour admirer la scène un instant. Puis, ses mains frôlent la pointe de mes seins durcies. Les mains de No2 se mêlent aux siennes si bien que, sans regarder, je n’arrive plus à distinguer laquelle appartiennent à qui. Mon excitation ne fait que monter, encore et encore. Submergée, j’ai l’impression que jamais je ne tiendrais le coup. Sa bouche quitte la mienne pour envelopper mon mamelon gauche de sa langue humide.

Je suis mouillée, littéralement trempée. Je n’ai pas souvenir d’avoir sentie ma fente aussi imbibée sans une quelconque pénétration.Je sais que je me répète tout le temps, mais je mouille sincèrement autant que cela dans la vie.

(A) Les gars, j’aimerais sentir vos doigts en dedans.

No2 s’y applique le premier. Il fait vibrer mon clitoris en le frôlant timidement tandis que son majeur racle l’extérieur de ma fente pour amasser un maximum de mon jus. No1 couvre ma poitrine de sa bouche, sa barbe griffant ma peau par moment. Si j’aime les fonds de barbes !Je n’en peux plus.

Ma main se pose enfin sur sa peau et j’empoigne les testicules de No1. Elles sont lourdes et me semblent pleine dans la paume de ma main. Ça m’excite et je ne peux plus m’empêcher de gémir. Inconsciemment, mon dos se cambre encore davantage, poussant mes fesses sur le matelas et ouvrant ma chatte plus clairement encore à mon No2. Il prend une courte pause pour lécher sous mes yeux toute l’excitation qu’il a récolté avant d’y enfoncer fermement son doigt.

No1 délaisse ma poitrine et profite de ma main sur ses couilles tout en regardant No2 concentré sur ma mouille. Je me redresse sur mon coude et il approche enfin sa verge de mon visage. Je l’engouffre aussitôt avec envie. Elle est bonne, goûteuse et ne fait que m’exciter davantage. Il ajoute un doigt à celui de l’autre et ils bougent ensemble maladroitement en moi. La situation en elle-même suffit à m’emporter et malgré leur maladresse, je touche un premier orgasme dans un gémissement étouffé sous la queue que mes lèvres encerclent.

Sous les mouvements révélateurs de mon bassin, leurs mains se retirent. No2  prend un recul et se tient debout, droit aux côtés du lit. Il est bandé. Tellement bandé. Fuck ! Il est dur. J’y replonge la langue, chatouillant ses couilles pleines de son sperme qui me fait envie. No1 se rapproche de moi et regarde l’autre homme comme pour avoir son approbation. Puis il enroule sa bouche sur la verge tendue.

(A) Ah putain! Vous me faites capoter !!!

J’en suis tellement excitée que je ne peux plus garder le rythme. Je recule ma tête de leurs deux corps pour mieux observer leurs mouvements. Complétement émerveillée, je savoure chaque seconde de ce cadeau qu’ils me font, jusqu’à ce qu’il se retire de sa bouche, toujours aussi droit. Je me retourne à quatre pattes sur le lit, me plaçant à sa portée et j’invite No1 à venir devant moi.

(A) J’aimerais goutter.

Il se positionne à ma hauteur que je puisse le sucer adéquatement. No 2 deux s’insère dans mon corps sans peine.

(No 1) Tu es tellement mouillée.

(A) Je sais, mais je suis tellement excitée.

Il me prend par les hanches et ne se gêne pas pour me pénétrer avec force. J’adore ce qu’il fait et le corps de No1 dans ma bouche ne fait que monter mon plaisir plus haut encore. Lorsqu’il sent son orgasme monter, il se retire pour se calmer et me laisse terminer avec l’autre. Ses mains sont enveloppantes sur le bas de mon dos et chaude sur mes fesses. Il les serre l’une contre l’autre et je sens ma chatte humide qui frétille pour en prendre plus encore. Il les écarte pour mieux m’observer. Je l’entends me dire combien il apprécie la vue.

Je pose une main sous les couilles de No1 et j’accentue ma fellation qui le fait exploser dans ma bouche. La portée de son jet me surprend et me fait regretter de l’avoir prise pour ma gorge, mais son goût le pardonne bien vite.

No2 se retire et se couche sur le lit et je le chevauche. J’oscille mon bassin de façon à faire pilonner mon point sensible. No 1 se trouve derrière moi, il caresse mes épaules, ma nuque, mes clavicules. Je ne sais plus où sont ses mains tellement je suis survoltée. Je ne peux m’empêcher de gémir, non à vrai dire, je pense que rendu à ce point, c’est plutôt un hurlement qui se fait entendre.

Il couvre mon épaule de ses mains et fait courber mon dos vers l’arrière. La queue qui m’habite en devient aussitôt parfaitement positionner. Elle est impossible à contenir, je ne peux même plus bouger à bon rythme tellement j’en suis exaltée. Il m’accorde quelques coups puissants de bassin et j’explose sur lui, couvrant tout le bas de son ventre de mouille, plus que je n’en ai jamais vu mon corps expulser.

Je descends de son corps, observant l’étendue de mon liquide à demi embarrassée et à demi fière.

(A) Ah mon dieu, je m’excuse!  C’était juste… trop !

No1 s’approche de lui et lèche tout ce qu’il peut, pendant que No2 s’offre l’orgasme de sa main, touchant le visage de l’autre dans sa giclée.

Oui, j’ai identifié des êtres humains par des numéros, mais crois-moi ces deux-là préfèrent ça que de voir leur prénom apparaitre ici.

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